Actualités

Les Semaines d'Information en Santé Mentale (SISM) démarrent le 9 octobre 2023. Cette année, le thème "À tous les âges de la vie, ma santé mentale est un droit" a été retenu. Odile Agopian, Directrice des opérations et du développement de la santé mentale au sein de Ramsay Santé (2e acteur de santé privé en santé mentale), nous donne son point de vue sur ce choix.

Odile Agopian : Que nous soyons des enfants rêveurs, des adolescents tourmentés, des adultes stressés ou des aînés pleins de sagesse, notre santé mentale est le fil conducteur de notre bien-être. Nous devons nous assurer que chaque individu, à chaque étape de la vie, ait accès aux soins et au soutien nécessaires pour préserver cet équilibre fragile.

Le thème de ces Semaines d'Information en Santé Mentale, "À tous les âges de la vie, ma santé mentale est un droit", évoque l'idée fondamentale que chaque individu a le droit d'avoir accès à des soins et à un soutien en matière de santé mentale, quel que soit son âge. Cela signifie que la santé mentale ne devrait pas être un privilège, mais un droit inaliénable pour tous, de la naissance jusqu'à la vieillesse. Ce thème met l'accent sur l'égalité des chances, soulignant que chaque personne mérite d'être traitée avec dignité, respect et empathie, indépendamment de son âge ou de son contexte. C’est notre devoir à tous.

Vous pensez qu’en évoquant le thème du Droit « à la Santé Mentale » pour tous et tous les âges, on interroge chacun dans le Devoir qu’il a de promouvoir ce Droit ?

Odile Agopian  : Le sujet du respect des Droits n’est pas nouveau dans les SISM. En 2021, le thème était déjà « Pour ma Santé Mentale, Respectons mes Droits » ! Mais la notion de devoir est souvent la contrepartie des Droits. On retrouve cette double dimension dans le monde Hospitalier notamment. En l’occurrence, le devoir peut être compris ainsi : les professionnels de la santé, les gouvernements, les communautés et chaque individu ont le devoir moral et éthique de respecter et de soutenir les droits en matière de santé mentale.
 

• Les professionnels de la santé ont le devoir de fournir des soins de qualité, basés sur des pratiques éthiques et respectueuses.

• Les gouvernements ont le devoir de garantir que des politiques et des lois sont en place pour protéger les droits des personnes atteintes de problèmes de santé mentale.

• Les communautés ont le devoir de soutenir et d'inclure les personnes atteintes de maladies mentales, en éduquant sur les questions de santé mentale et en luttant contre la stigmatisation.

• Enfin, chaque individu a le devoir de soutenir ses proches, d'encourager le dialogue ouvert sur la santé mentale et de promouvoir un environnement où le respect des droits mentaux est primordial.

En intégrant le concept de devoir dans ce contexte, on peut renforcer l'idée que, non seulement la santé mentale est un droit, et que ces SIMS vont y faire écho, mais qu'elle implique également des responsabilités envers les autres et envers la société dans son ensemble. Ainsi, en considérant la santé mentale comme un droit et un devoir, on peut construire une communauté où l'empathie, la compréhension et le soutien mutuel sont les pierres angulaires d'une société mentalement saine et équilibrée.

Défendre son Droit à la Santé Mentale, est-ce simple ou possible quand on est jeune ou âgé ? La mention de ces SIMS « A tous les âges de la vie » est-elle un point de vigilance ?

Odile Agopian : Bien évidemment. La crise Covid a mis en lumière la singularité des besoins des Adolescents et des Jeunes Adultes. De la même manière, les personnes âgées ont besoin de voir reconnu un accompagnement spécifique en Santé Mentale, et cet enjeu est immense quand on connait le défi géographique à venir. Parler de chaque moment de la vie, c’est aussi construire des dispositifs et des parcours adaptés aux besoins de ces temps de vie bien différents. En donnant à tous les moyens de prendre en main leur Histoire personnelle.
Mais la responsabilité individuelle envers sa santé mentale ne signifie pas que les personnes doivent lutter seules contre leurs problèmes. Au contraire, cela met en lumière l'importance d'une sensibilisation collective, l'éducation sur la santé mentale, et les efforts toujours nécessaires pour éliminer la stigmatisation.
Il faut donc favoriser un environnement favorable et des ressources appropriées pour soutenir ceux qui en ont besoin. C'est un effort collectif pour promouvoir la santé mentale et le bien-être à l'échelle sociale.

Vous participez comment à ces SIMS 2023 ?

Odile Agopian : Tout le réseau des établissements de Santé Mentale du Groupe Ramsay Santé est mobilisé. Tous contribuent à leur manière en menant des actions, participant à des forums et des débats, et en engageant des actions très concrètes dans les établissements. Nous serons à titre d’exemple présents au Forum « Mon Bien-être mental, mon Insertion... » à Margny-lès-Compiègne le 10 octobre (Oise) ainsi qu’au Forum de la Santé Mentale à Roanne le 19 octobre (Loire). 
En établissement, de nombreuses actions sont organisées tout au long de ces deux semaines : conférences à destination des familles sur les thérapies non médicamenteuses, ateliers d’information et de sensibilisation au bien-être mental (Cosmos Mental), ateliers d’art-thérapie dédiés, groupe intergénérationnel,…
C’est l’occasion pour moi de remercier sincèrement tous les professionnels, passionnés et fiers de leur travail, qui œuvrent chaque jour à leur manière, à défendre un Droit à la Santé Mentale à tous les âges de la Vie. Un grand « Merci » pour leur engagement !